Extrait du livre “Être à sa place”
Nous pouvons planifier autant que nous voulons nos vies. Acheter des assurances-vie, investir dans l’immobilier et sécuriser notre avenir et celui de nos enfants. Cependant, la vie ne manquera pas de nous surprendre le moment venu pour nous rappeler qu’elle est incontrôlable, imprédictible par nature. Nous ne pouvons pas toujours contrôler tout ce qui se passe. Bien des paramètres nous échappent. Et pourtant, la plupart d’entre nous s’évertuent à contrôler tous les domaines de leur vie : famille, finances, amour, santé, travail.
Ce contrôle du mental est intimement lié à notre peur de l’inconnu, notre peur du vide, notre peur de la mort ou, plus exactement, de la mort du mental, et ultimement à notre peur de la vie. En effet, le mental a un besoin viscéral de tout contrôler et de s’identifier à la vie illusoire qu’il a bâti, à son métier, à sa relation amoureuse, à son compte en banque et à ses possessions. Si l’un ou plusieurs de ses domaines venaient à être touchés, cela provoquerait un tsunami intérieur et il y aurait panique à bord. Et le mental perdrait la tête.
Cependant, nous ne pouvons pas vivre le moment présent et en même temps vouloir que ce moment soit différent parce qu’il ne convient pas exactement à nos attentes. Si nous voulons que notre vie colle exactement aux projections de notre mental, nous vivrons une perpétuelle insatisfaction et nous alimenterons continuellement le manque et donc la peur.
Quelle vaine entreprise que de vouloir tout contrôler ! Combien d’énergie faut-il déployer pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés ! Fixer un objectif le fige instantanément dans le temps. De plus, si nous visualisons et projetons cet objectif nous en créons une image dans notre tête et nous ferons tout pour y arriver sous peine d’insatisfaction.
Quelle est l’alternative, alors ? Au lieu de se fixer un objectif, nous pourrions choisir une direction en écoutant notre Cœur, une direction qui évoluera avec le temps. Cette direction n’a pas besoin d’être définie ni même décrite dans tous les détails mais doit rester relativement ouverte de façon à laisser le champ libre à l’univers pour nous exaucer de la meilleure manière qui soit du point de vue de notre évolution.
Rester ouvert et à l’écoute chaque jour de ce qui se présente à nous, de ce qui émerge dans l’instant, accueillir ce qui EST sans vouloir que cela change nous permet de faire pousser et éclore nos fleurs intérieures et de récolter leurs nectars.
Cette écoute intérieure mais aussi extérieure nous amènera là où nous sommes attirés, là où la joie est au rendez-vous. L’effort pour y parvenir fera place à l’enthousiasme qui nous portera sur le chemin et nous ouvrira de nouvelles perspectives, de nouvelles portes.
À noter qu’il n’est pas nécessaire de savoir quel chemin emprunter mais bien de le laisser se découvrir devant nos yeux au fur et à mesure en étant dans la foi que ces expériences de vie que nous traversons chaque jour sont là parce que nous les avons en quelque sorte créées à un niveau plus subtil de notre Être. Comme le disait si justement Gandhi : « La vie est un mystère qu’il faut vivre et non un problème à résoudre » ou encore « La vie est mon enseignement ». Chaque jour a son lot de compréhensions à nous apporter. Être dans la foi que nous sommes là où nous devons être, que nous sommes celui ou celle que nous attendions et vivre l’instant présent nous reconnecte à ce silence intérieur qui ouvre le champ de tous les possibles.
Écoutez ce silence et vous serez dans cette foi que tout est juste et a un sens profond même si vous ne comprenez pas toujours pourquoi. Finalement, c’est accepter de ne pas savoir et s’en remettre à la vie. Le « Je sais que je ne sais rien » de Socrates est alors une évidence.
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